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L’alimentation des porcelets par les professionnels

«C’était mieux et plus simple avant.» Est-ce que cela concerne aussi l’alimentation des porcelets aujourd’hui? Si l’on considère la stratégie d’alimentation recommandée, on pourrait le penser, mais il y a certaines choses qui ont changé depuis.

Si l’on compare quelques chiffres clés de 1990 avec ceux d’aujourd’hui, force est de constater que nous n’avons plus les mêmes animaux ni les mêmes conditions. Pas forcément négativement du reste, les changements des années 1990 à 2016 le montrent dans le tableau suivant:

Pour l’élevage des porcelets, cela signifie concrètement:
Plus de porcs par exploitation, soit plus d’exploitations qui ne vivent que de l’élevage de porcs et travaillent de manière plus
«professionnelle». Le point négatif est la pression élevée des maladies si le management est insuffisant.

Une augmentation de la taille des portées, ce qui est un avantage économique mais qui représente aussi des risques. Le poids moyen des porcelets à la naissance a diminué et les mises bas durent plus longtemps. De plus, la quantité de colostrum par porcelet est plus faible et lors du sevrage, les porcelets sont en moyenne plus légers. Déjà dans les années 90, il était conseillé de proposer tôt aux porcelets (dès le 8ème your de vie) un aliment de démarrage très appétant. Et de les sevrer
lorsque qu’ils en ingèrent 200 – 300 g par jour et par animal (Schweinehaltung 1995, LMZ Zollikofen).

L’accroissement journalier à l’engraissement a constamment augmenté de même que le potentiel de croissance dans l’élevage des porcelets. En conséquence, les exigences en matière de composition et management de l’alimentation sont élevées.

Les maladies les plus fréquentes des porcelets en 1990 étaient l’anémie, les diarrhées à E. coli, la maladie de l’œdème,
l’épidermite exsudative (syndrome du porc gras) et les infections à streptocoques. A côté de cela, des programmes d’éradication de diverses maladies en Suisse comme l’APP, la PE et la RA étaient en cours. On ne parlait pas encore des vaccins contre le circovirus porcin ou contre les Lawsonias, ainsi que de l’élevage de porcs résistants aux coli F18. Une forte pression des maladies au sevrage existait donc déjà en 1995. Les résistances aux antibiotiques dans les porcheries étaient à peine connues et les stimulateurs de performances antimicrobiens n’étaient pas encore interdits.

En résumé, voici les différences avec le sevrage des porcelets des années 90:

  • Les porcelets grandissent dans des exploitations qui détiennent plus de porcs.
  • Les portées sont plus grandes et le poids des porcelets lors du sevrage est plus faible.
  • La pression des maladies est plus élevée, car la quantité de colostrum est limitée et les porcelets sont plus nombreux.
  • Les manquements de management ne peuvent plus être couverts par le recours à des antibiotiques.

Le System «Harmonie»

Dans beaucoup d’exploitations, une seule alimentation du se-
vrage à la vente pour la mise à l’engrais ne suffit plus. En effet, on peut diviser cette période en trois phases avec à chaque fois des objectifs spécifiques:
1ère phase: adaptation à l’aliment
Cette phase commence avec l’alimentation sous la mère et dure jusqu’à ce que le porcelet mange la nourriture proposée régulièrement.
Objectif: Jusqu’au sevrage, le porcelet devrait avoir mangé 300 – 500 g au total, puis il devrait consommer environ 150 g par jour. Exigences alimentaires:

  • Une nourriture très appétante
  • Rations fraîches journalières (si possible 2x)
  • Pas de changement d’alimentation directement après le sevrage
  • Proposer la nourriture de manière à ce que tous les porcelets puissent manger ensembles (bac supplémentaire ou nourriture au sol).
  • Assurer une distribution d’eau adéquate.

Sont appropriés:FORS 3000, 3005 avec en plus 8509 terre à fouiller pour porcelets

2ème phase: Passage à l’alimentation purement végétale
Dès que les porcelets commencent à manger, la phase suivante débute. À présent, le système digestif doit fonctionner avec une alimentation purement végétale. Cette phase est sensible, car à ce moment-là le système immunitaire est très sollicité par divers facteurs de stress.
Objectif: Diminuer ou éviter au possible la dépression du sevrage avec ses ralentissements de croissances, diarrhées et diverses maladies secondaires. Exigences alimentaires:

  • Composition appropriée
  • Composants favorisant la digestion

Sont appropriés: FORS 3123 – 3125, 3005
En plus de cela des produits spéciaux sont proposés selon les situations comme le FORS 8506 Start-Aid, le 3841 Darmfit ou le 9566 Carbonfutter

3ème phase: teneurs élevées, bon indice de consommation
Après l’épreuve difficile du sevrage, commence la 3ème phase qui se termine au début de l’engraissement.
Objectif: Les porcelets doivent atteindre aussi vite que possible le poids cible. Exigences alimentaires:

  • Une alimentation aux composants de haute qualité
  • Une nourriture appétante

Sont appropriés: FORS 3011 – 3023, 3055 – 3057

Le mélange qui fait la différence
En effectuant des mélanges entre les phases, on évite les changements brusques d’alimentation. Lorsque les porcelets comprennent le concept de l’alimentation, la consommation et la prise de poids augmentent quotidiennement.

Auteur: Melanie Weber

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